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Nom commun des fruit de plusieurs arbres. Différentes variétés comme l'orange amère, l'orange douce ou la mandarine et la clémentine. Le fruit est une hespéride constituée de quartiers contenant des graines et du jus en quantité. Les orangers sont toujours verts rarement plus grand que 9 mètres de haut. Les feuilles sont ovales et les fleurs blanches et odorantes. On tire trois huiles essentielles de cette plante :

D'une importance commerciale capitale, les oranges sont cultivées dans des pays chauds. La plante est originaire du sud-est asiatique. L'orange amère a été introduite en Europe de l'ouest par les arabes au 10^ème siècle. Ce sont les commerçants génois qui apportèrent l'orange douce au 15^ème siècle.

Classification scientifique: Genre Citrus famille des Rutaceae.

En pharmacie les oranges sont surtout connues pour leur teneur en VITAMINE C , et donc le rôle qu'elles ont joué dans la lutte contre le SCORBUT.

Le scorbut

Le scorbut est l'une des maladies les plus anciennement connues On trouve les traces de son existence dans l'ancien Testament et dans les écrits de Pline l'Ancien.

La première description précise du " fléau " est faite par le sire de Joinville dans son récit de la croisade de Saint Louis en Égypte au XIIIe siècle.

Pendant des siècles, le scorbut sera la principale cause de mortalité parmi les équipages des navires au long cours.

Les symptômes de la maladie sont bien définis : débutant par de la fatigue, elle se manifeste ensuite par des dèmes des bras et des jambes puis des hémorragies : saignements du nez et des, gencives et ecchymoses sous-cutanées Les dents se déchaussent deviennent branlantes et tombent parfois Incapables de tenir debout les sujets atteints meurent d'épuisement ou d'une complication infectieuse respiratoire.

Au Moyen Age, le scorbut existe à l'état endémique dans les pays du Nord de l'Europe pendant les mois d'hiver, période pendant laquelle la consommation de légumes verts est très réduite.

En 1535, au cours du voyage de Jacques Cartier à Terre Neuve, de nombreux marins meurent du scorbut L'un des rescapés, apprenant que les Peaux Rouges utilisent avec succès une décoction d'aiguilles de pin, en fait l'essai sur lui même et ses camarades. Le résultat est miraculeux.

En 1593, l'équipage d'un navire anglais en route vers les Indes échappe à la maladie parce que le capitaine fait boire chaque jour quelques gouttes de jus de citron à ses matelots. Cette pratique est institutionnalisée dans la marine anglaise après le remarquable (Traité sur le scorbut écrit en l753 par J Lind, médecin de la Marine britannique

En 1907, on réussit à provoquer un scorbut expérimental chez des cobayes qui reçoivent un régime carencé en légumes frais En 1912, S. Zilva extrait du citron un principe actif contre le scorbut.

En 1928, A. Szent Györgyi isole au cours de ses études sur l'oxydation cellulaire un produit, l'acide hexuronique, qui quatre ans plus tard se révèle identique à la vitamine C obtenue à partir du jus de citron par C. King.

La structure précise de la vitamine est établie en 1932 par N.Haworth qui, avec A. Szent Györgyi propose de lui donner le nom d'acide abique La synthèse fut réalisée par T.Reichstein et son équipe quelques mois plus tard

Longtemps on a pensé que la seule fonction de la vitamine C était de prévenir la carence .Mais en 1970, le Pr. L. Pauling soulève une vive controverse dans le monde entier avec son livre intitulé «La vitamine C et le rhume banal».

C'est à partir de cette date que les travaux scientifiques se multiplient à propos des diverses fonctions de l'acide abique : processus d'oxydoréduction au niveau cellulaire, intervention dans les réactions immunitaires inhibition de la formation endogène des nitrosamines, capacité à piéger les radicaux libres...

De nombreuses études épidémiologiques ont été initiées pour tenter de préciser le rôle prophylactique de la vitamine C vis-à-vis des maladies liées au vieillissement: diminution du risque d'apparition de certains cancers, relation entre les taux sanguins de vitamine C et les facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, contribution à la prévention de la cataracte. Leurs résultats seront connus dans les années 90.

Des symposiums internationaux consacrés notamment aux travaux fondamentaux sur l'acide abique ont lieu régulièrement.

Vitamine C

La vitamine C ou acide abique à une structure apparentée à celles des sucres à six atomes de carbone. Il existe deux formes, lévogyre (L) et dextrogyre (D). La vitamine C existe dans l'organisme sous forme oxydée également c'est l'acide déhydroabique.

Métabolisme

Traitement curatif
Le scorbut est traité par l'acide ascorbique par voie parentérale ou par voie orale selon l'existence ou non d'une malabsorption.
Des doses de 100 à 200 mg par jour sont probablement suffisantes mais on administre volontiers des posologies supérieures, 200 à 500 mg chez l'enfant et 500 à 1 000 mg chez l'adulte en plusieurs prises, de façon à saturer les tissus. Le traitement est rapidement efficace et les signes cliniques régressent en une semaine .

Traitement préventif
La prévention de 1a carence repose sur une alimentation équilibrée qui couvre facilement les besoins.
Chez le nourrisson, on préconise l'administration quotidienne de petites quantités de jus de fruits frais. Ceci est d'autant plus important chez les enfants nourris au lait de vache qui contient cinq foins moins d'acide abique que le lait de femme.
Dans certaines situations particulières, on peut être amené à administrer la vitamine C sous forme médicamenteuse.

La nutrition parentérale
L'absence de supplémentation constitue une carence totale d'apport. Celle-ci est prévenue par 0,5 mg/kg/jour chez l'adulte.

L'hémodialyse
Cette technique entraîne des pertes qui doivent être compensées par l'administration d'environ l 00 m g par jour.

Les malabsorptions chroniques
Des cas de scorbut ont été décrits chez des patients atteints de la maladie de Crohn.
Ces patients peuvent être supplémentés par 50 à 100 mg/jour de vitamine C.

Autres indications

La méthémoglobinémie
La vitamine C est utilisée Comme agent réducteur à la dose de 1 000 mg par voie intraveineuse.

La carence en fer
La vitamine C est utilisée comme traitement adjuvant car elle augmente l'absorption intestinale du fer.
Pour une dose de 100 mg, celle-ci est multipliée par un facteur de 3 à 5.

La cicatrisation des plaies, les fractures
Des doses de 500 à 1 000 mg/jour ont été prescrites en raison de son rôle dans la synthèse du collagène. Une étude a montré une certaine efficacité dans la cicatrisation des escarres.

Utilisations médicales usuelles

Les états grippaux et les rhumes
La consommation préventive de vitamine C ne permet pas d'éviter les infections virales; elle a, cependant, un effet bénéfique en réduisant la durée et l'intensité des symptômes.

L'effet antiasthénique
La vitamine C est utilisée dans le traitement des asthénies au cours de coryza, états grippaux, convalescence : 500 mg/24 h .

L'effort physique
L'administration de 1 000 mg/jour chez des athlètes ne modifie pas 1a capacité à l'effort mais a un effet bénéfique sur le rythme cardiaque aux intensités submaximales.

Contre-indications

Il n'y a pas de contre-indication pour des doses inférieures à 1 000 mg/j.
Des doses supérieures ne doivent pas être administrées en cas de lithiase urinaire oxalique, d'insuffisance rénale, de dialyse au long cours, de déficit en G6PD ou d'hémochrommatose
Des études épidémiologiques ont montré que les apports alimentaires bas ou les statuts biologiques défavorables en vitamine C sont corrélés à une augmentation du risque de cataracte.
Le risque de développer une cataracte est quatre fois supérieur (onze fois dans les localisations postérieures) chez les personnes ayant les apports les plus bas comparativement aux personnes ayant les apports les plus élevés.
De même, le risque de cataracte de tous types est trois fois supérieur lorsque l'on compare les statuts biologiques les plus bas aux statuts intermédiaires . On a également observé que la concentration en vitamine C dans le cristallin est deux fois moindre en cas de cataracte.
Dans une étude, les personnes ayant pris une supplémentation en vitamine C (300 à 600 mg/jour) ont présenté un risque de cataracte quatre fois moindre. La vitamine C pourrait agir grâce à ses propriétés antioxydantes en protégeant les protéines du cristallin.

Autres voies de recherche

Vitamine C et maladies cardiovasculaires
Plusieurs études associent la vitamine C à différents types de facteurs du risque cardiovasculaire.
Une étude épidémiologique a également montré une corrélation entre les statuts biologiques les plus bas et une augmentation de la mortalité coronarienne
La vitamine C pourrait jouer un rôle protecteur en augmentant le HDL cholestérol et en diminuant la tension artérielle ainsi que l'agrégation plaquettaire.

Vitamine C et trame osseuse
Il existe une corrélation entre les apports en vitamine C et le contenu minéral osseux ou la densité osseuse chez les femmes ménopausées .

Vitamine C et pathologie dentaire
Une étude épidémiologique a montré une corrélation significative entre les faibles apports alimentaires en vitamine C et une plus grande fréquence des pathologies dentaires .

Vitamine C et cicatrisation
La supplémentation en vitamine C accélère la cicatrisation des plaies en l'absence de carence.
Dans ces trois dernières fonctions, la vitamine C pourrait jouer un rôle par l'intermédiaire de la synthèse du collagène .

Source : Femme Actuelle n° 801 du 31 janvier au 6 février 2000 + internent