Rhumatologie

Retour forme

Douleur dans le dos : et si c'était une sciatique ?


Les maux de dos ont des causes diverses. Pour mieux connaître l'une d'elles, la sciatique, nous avons interrogé le Dr C. Cohen, rhumatologue.

Une sciatique est responsable d'une douleur qui part de la région lombaire, descend dans la fesse, la cuisse, la jambe et parfois même le pied. Cette douleur s'accompagne de sensations de fourmillements, de décharges électriques ou d'engourdissement. Elle est calmée par le repos (encore faut-il trouver la position, qui soulage) et aggravée par la marche, parfois la toux et les éternuements. Cette simple description suffit en général pour diagnostiquer la maladie. En effet, ce trajet de la douleur, bien particulier, est celui du nerf sciatique.

Le traitement médical est efficace dans 95 % des cas
Le plus souvent, cette maladie fait suite à une hernie discale (déplacement d'un disque intervertébral), qui vient comprimer une des racines de ce nerf. La douleur apparaît de façon extrêmement brutale, au cours d'un effort de soulèvement mal exécuté ou d'un faux mouvement. Plus rarement, et chez les personnes âgées, la sciatique est due à une arthrose vertébrale. Dans ce cas, la douleur s'installe progressivement, elle apparaît au bout d'un certain temps de marche et oblige le patient à s'arrêter.
Devant les signes caractéristiques d'une sciatique, aucun examen particulier
n'est indispensables. Cependant, dans certains cas, une radiographie peut être demandée.

Origine et symptôme de la maladie


Le nerf sciatique a deux racines
(L5 et S1). Si la racine L5 est comprimée, la douleur suivra la face externe de la jambe pour se terminer au niveau du gros orteil. Si la racine S1 est comprimée, la douleur passera derrière la jambe pour atteindre le petit orteil.


Tout savoir sur le mal de dos

Le Dr Charley Cohen, ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, a publié un livre, SOS Mal de dos, (éd. du Dauphin). Dans un langage clair, Il nous apprend à mieux connaître notre dos et surtout les moyens d'éliminer les douleurs et d'éviter les récidives. Il détaille les causes, signes et traitements des diverses maladies, donne, des conseils simples de prévention dans la vie quotidienne et préconise la pratique d'un sport pour ne plus jamais avoir mal au dos.


Les signes inquiétants

Certains symptômes doivent alerter le patient. En cas de douleurs nocturnes, de difficultés à bouger le pied, de troubles urinaires, de sensations d'anesthésie dans la région pelvienne, un scanner ou une IRM doivent être faits rapidement pour éliminer notamment une origine tumorale ou infectieuse.

 

Dans un premier temps, le traitement est médical : repos au lit sur un plan ferme (ou port d'un lombostat en résine durant trois à cinq semaines si des obligations empêchent ce repos), prise de médicaments destinés à lutter contre la douleur, l'inflammation et les contractures musculaires. Des injections locales (constituées d'un mélange d'anti-inflammatoire et d'anesthésique local) au niveau des points douloureux de la région lombaire et le long du trajet du nerf sont aussi très efficaces. Une à deux infiltrations peuvent également s'avérer utiles.

Si malgré ce traitement, la douleur persiste au bout de six semaines, des examens sont nécessaires : scanner, résonance magnétique ou IRM permettent de visualiser la hernie discale.

Divers traitements peuvent ensuite être proposés au patient. La nucléolyse consiste à détruire la hernie par l'injection d'une enzyme dans le disque atteint. Une intervention de microchirurgie permet au chirurgien d'enlever la hernie.

Enfin, lorsque le canal lombaire est rétréci du fait de l'arthrose, et en cas de résistance au traitement médical, le médecin propose une intervention chirurgicale. Cette dernière consiste à agrandir le canal lombaire, afin de libérer le nerf comprime.

 

Source : Femme Actuelle  - n° 700 - du 23 février au 1er mars 1998

^