Retour Quand la fièvre monte

Même si elle n'est généralement pas grave en soi, une poussée de fièvre traduit cependant une infection ou un dysfonctionnement de l'organisme qu'il convient de traiter. Derrière le mot fièvre se cachent bien des idées reçues et des imprécisions. Éclairage.

La fièvre,
souvent considérée comme un mécanisme de défense, est plutôt un signe de réaction de l'organisme en réponse à une agression. Elle peut résulter d'une anomalie au niveau des centres thermorégulateurs, d'une infection bactérienne ou virale ou de tout autre dysfonctionnement.

L'intensité de la fièvre n'est pas forcément en relation avec la gravité de la maladie et le diagnostic doit prendre en compte les autres symptômes. La fièvre n'est pas dangereuse jusqu'aux environs de 40 °C. Le danger réside plus dans les phénomènes qui l'accompagnent : déshydratation, vomissements, troubles méningés… Entre 39 et 41 °C (selon les individus), la fièvre peut provoquer différents troubles (prostration, délire) et nécessiter l'intervention d'un médecin.

Au degré près
Thermomètre, palpation, aucune méthode ni outil accessibles au public ne donnent la véritable température centrale du corps, dite de référence. En effet, située entre 37 °C et 37,5 °C, elle se mesure le plus souvent dans l'artère pulmonaire !
On ne peut mesurer que la température périphérique, dont le résultat varie sensiblement selon la technique utilisée. Cette donnée indicative n'a rien d'universel et chaque individu possède sa propre "température de référence" selon son âge, son sexe, sa constitution physique…

La température interne du corps baisse ou augmente de 0,5 à 1 °C, selon le moment de la journée. Elle est la plus basse vers 5 h 00 du matin et la plus élevée vers 18 h 00. Certains facteurs, comme la chaleur extérieure, des vêtements trop chauds ou une activité physique intense, peuvent induire en erreur au moment de la mesure.

 


Hypothermie :
On parle d'hypothermie lorsque la température descend en dessous de 35° C.

La poussée de température

Le "réglage" de la température centrale du corps dépend de l'hypothalamus, région du ce eau dans le système ne eux central En cas d'agression (ici bactérienne), les réactions s'enchaînent.

Lorsque le corps humain subit une attaque de la part d'une bactérie, ou d'un virus, plusieurs phénomènes ont lieu.

Les cellules macrophages, en première ligne, phagocytent les cellules ennemies et envoient des messages d'alerte à l'hypothalamus. Les lymphocytes B (globules blancs), quant à eux, fabriquent des protéines pour neutraliser les bactéries. En réaction, ces dernières sécrètent des substances pyrogènes qui vont stimuler l'hypothalamus. Ces deux processus entraînent une hausse de la température corporelle.

 

 

Quel thermomètre

choisir ?

Il existe diverses méthodes de mesure de la température et différents types de thermomètres.
Chacun présentant des avantages et des inconvénients à prendre en compte avant de faire son choix.

Le thermomètre électronique présente de nombreux avantages. Tout d'abord, il mesure la température rapidement (en une minute environ) et sans erreur. Et plus besoin de regarder sa montre: un petit "bip" vous indique la fin de la mesure!
Sa forme et son principe permettent la prise de la température à différents
endroits du corps (sous la langue, sous les aisselles ou par voie rectale).
Après chaque usage, il est indispensable de le nettoyer à l'eau savonneuse puis de le désinfecter avec de l'alcool éthylique à 70'C. Évitez de le laisser au soleil ou près d'une source de chaleur.

Le thermomètre auriculaire
par infrarouges se destine uniquement à la mesure de la température du tympan. Il comporte un embout que l'on glisse dans le conduit auditif et qui capte le rayonnement infrarouge émis par le tympan. En une seconde la température est prise 1 Pratique mais plus onéreux,
ce type de thermomètre est conçu pour les enfants.
Mais en ce qui concerne les tout-petits, il convient de s'assurer que l'embout est adapté au conduit auditif. 
D'autres 'outils' existent, comme les bandelettes frontales ou les tétines-thermomètres électroniques, qui ne sont pas reconnus légalement comme instruments de mesure. Ils ne sont que des indicateurs. Si vous possédez un thermomètre à mercure, sachez qu'il est interdit à la vente en raison de sa nocivité. Ne le jetez surtout pas à la poubelle: déposez-le chez votre pharmacien.

Faire baisser

la fièvre

chez l'enfant

Chez les enfants, en particulier les nourrissons, la température monte vite. Même s'il faut réagir rapidement, ne cédez pas à la panique. Quelques réflexes permettent de la faire baisser.

Une forte température n'est pas forcément signe d'une infection grave et ne nuit pas à la santé de l'enfant. La consultation d'un médecin est impérative lorsque l'enfant a moins de 6 mois, si la fièvre est persistante ou si la température dépasse 39 °C. Il convient de respecter les indications et la posologie concernant les médicaments prescrits par le médecin pour faire baisser la fièvre.

Si la fièvre reste inférieure à 39 °C, commencez par découvrir votre enfant. Ôtez-lui ses vêtements, pull, chemise, pantalon, pyjama, et laissez-le en sous-vêtements et chaussettes. Si cela ne suffit pas, préparez un bain de 2 °C inférieurs à la température de l'enfant. Mouillez les cheveux de l'enfant afin d'accélérer la déperdition de chaleur. Quelques minutes après le bain, vérifiez à nouveau la température.

Si l'enfant vomit ou souffre de diarrhée, il est important de le faire boire souvent afin d'éviter qu'il se déshydrate. Dans tous les cas, la fièvre s'accompagne d'une transpiration abondante qui nécessite la consommation d'eau.

Certains gestes sont à éviter : l'usage d'un ventilateur, le bain d'eau froide et les frictions à l'alcool, tout cela ne ferait qu'augmenter la température.

Lors de vos déplacements (ou courts séjours), n'oubliez pas d'emporter un thermomètre et le carnet de santé de votre (vos) enfant(s).

 

Source : le journal Carrefour -novembre 2000 - n° 68

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