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Morsure et piqûres d'animaux

 

                 
  Morsure de tique   Piqûres d'hyménoptère   Morsure de chien   Morsure de vipère   Scorpions  
  Araignées   Scolopendres   Chenilles
processionnaires
  Piqûre d'oursin   Piqûre de vive  

Comment ça marche ?


Morsures et piqûres d'animaux ou d'insectes surviennent fréquemment en France et atteignent les adultes comme les enfants.
Si les conséquences de la grande majorité d'entre-elles restent bénignes, certaines peuvent avoir une issue parfois dramatique, qui nécessite de bien connaître la conduite à tenir.
Morsure de tique

Les tiques sont des arthropodes présents dans les sous-bois, les lisières et les bords de chemins et dont les trois stades du développement (larve - nymphe adulte) nécessitent chacun la prise d'un repas sanguin de 3 à 10 jours par fixation sur l'animal ou sur l'homme.
L'activité des tiques s'étend d'avril en octobre, avec des pics de fréquence en mai-juin et septembre-octobre.
La morsure est souvent indolore.

Les tiques sont vectrices de nombreux agents pathogènes (virus et bactéries) responsables principalement de la maladie de Lyme, de l'encéphalite à tiques et de la fièvre boutonneuse.

10 à 30 % des tiques sont porteuses de Borrella burgdorferi, une bactérie de type spirochète, responsable de la maladie de Lyme.
L'infection de l'homme se fait par régurgitation. Le risque de transmission augmente avec la durée de fixation de la tique et est rare dans les 24 premières heures d'attachement.
La maladie de Lyme évolue en trois stades.
Le premier est caractérisé par l'érythème migrant, plaque rouge qui se développe de façon centrifuge au site de la morsure, en quelques jours ou semaines et parfois accompagné d'un syndrome grippal.
Le deuxième stade survient quelques jours à semaines après l'inoculation et est caractérisé par la présence de signes ou symptômes intermittents (durée de quelques heures) atteignant peau, muscle, articulation, système nerveux, myocarde, foie et rate.
Le troisième stade correspond à une forme chronique qui survient quelques années après le début de la maladie.
Le traitement reposant sur l'antibiothérapie, la consultation chez le médecin traitant est souhaitable en cas de fixation prolongée d'une tique ou de l'apparition de signes locaux dans les jours suivants.

L'encéphalite à tiques est une arbovirose due au TBF-virus (tick born encephalitis virus) qui sévit principalement en Europe Centrale et en Scandinavie, mais dont deux foyers existent également dans le Nord Est de la France (l'un au sud de Strasbourg et l'autre dans les Vosges, près de Nancy). Cette maladie virale transmise par les tiques évolue en deux phases dont la première se traduit par un syndrome grippal et la deuxième par une atteinte neurologique. Une consultation médicale voire une hospitalisation est nécessaire.
La prévention vaccinale est possible pour les populations à risque professionnel particulier.


La fièvre boutonneuse méditerranéenne est une infection virale liée à Richettsia Conorli endémique dans les pays du pourtour méditerranéen. Le tableau initial est celui d'un syndrome infectieux et est suivi d'une éruption maculo-papuleuse avec parfois présence d'une tache noire à l'endroit de l'inoculation. La guérison survient en général spontanément en 8 à 1 0 jours.

Les tiques peuvent également devenir toxiques par elles-mêmes dans certaines circonstances. En effet, les femelles adultes secrètent en période de reproduction une salive neurotoxique responsable de la paralysie ascendante à tiques, fréquente en Australie et au Canada, mais rare en Europe. Cette pathologie est spontanément régressive après l'ablation de la tique.

La meilleure prévention consiste à s'examiner de la tête aux pieds après chaque sortie en forêt, de façon à se débarrasser des tiques le plus rapidement possible, de préférence avant leur fixation. Lorsque la tique est déjà fixée, il convient de l'enlever à l'aide d'une pince, en l'agrippant le plus près possible de son rostre et en effectuant une traction lente et continue, accompagnée d'un léger mouvement de torsion. Il convient également d'effectuer une désinfection locale. La prévention mécanique repose sur l'utilisation de produits répulsifs mais n'est que partiellement efficace.

 

Piqûres d'hyménoptère  

Abeilles, guêpes et frelons sont de loin responsables de la plus grande morbidité liée aux animaux européens. La douleur est immédiate lors de la piqûre, et l'action du venin se fait par histamino-libération. Le venin peut être neutralisé en approchant une source de chaleur de la zone piquée pendant quelques minutes (cigarette, sèche cheveux par exemple, mais en évitant la brûlure); et cela après ablation de la glane à venin s'il s'agit d'une abeille. Par la suite, l'application de glace contenue dans un linge permet d'éviter la survenue d'un œdème important. Une désinfection locale doit également être effectuée.
Les personnes allergiques au venin d'un type d'hyménoptère ou celles ayant des piqûres multiples peuvent présenter un choc anaphylactique (chute brutale et massive de la pression artérielle d'origine allergique). Il convient d'appeler le SAMU qui prendra les mesures nécessaires et, en attendant, il est préférable d'allonger la victime les jambes surélevées. Par ailleurs, les patients dont l'allergie est connue devraient être équipés d'une seringue auto injectable d'Adrénaline.
De même, une piqûre endobuccale peut générer rapidement des difficultés respiratoires par survenue d'œdème. L'appel du SAMU en urgence s'impose alors.

 

Morsure de chien  

Les morsures par animal domestique sont estimées à 100 000 par an en France.
Les séquelles sont essentiellement d'ordre esthétique.
Dans les suites immédiates de la morsure, il faut nettoyer la plaie par savonnage prolongé suivi de rinçage à grande eau puis désinfecter à l'aide d'une solution antiseptique (de type eau oxygénée, solution de Dakin ou solution iodée). Une visite médicale s'impose pour le traitement local et anti-infectieux, la vérification de la vaccination antitétanique et pour les conseils concernant les mesures de prévention antirabique.

Morsure de vipère 

Quatre espèces de vipères sont recensées en France avec prédominance de la vipère aspic dans la moitié sud du pays et de la vipère péliade dans la moitié nord. Les vipères se reconnaissent principalement à leurs pupilles lenticulaires et leurs grosses écailles, Leur activité est saisonnière et s'étend d'avril à octobre pour la vipère aspic et de juillet à août pour la vipère péliade. 2000 personnes environ sont mordues par an en France mais 30 à 40 % des morsures sont sèches (non responsables d'envenimation). La mortalité est de 1 à 5 personnes par an.
La morsure est rarement douloureuse. L'examen retrouve deux points roues (traces des crochets) séparés de 5 à 1 0 mm. En cas d'envenimation, un œdème dur, froid, douloureux et progressivement extensif apparaît dans les trois heures suivant la morsure, accompagné d'ecchymoses, de vomissements et de diarrhées, voire d'état de choc (chute de la pression artérielle), de saignements ou d'anomalies à l'électrocardiogramme.
Sur les lieux de la morsure, il convient d'allonger la victime, de la rassurer et de prévenir un service médical d'urgence pour l'évacuer rapidement vers l'hôpital le plus proche. En attendant les secours, la plaie doit être nettoyée et désinfectée à l'aide d'un antiseptique (eau oxygénée, solution de Dakin ou solution iodée). Un bandage lymphatique de crêpe ajusté mais non serré (il faut pouvoir passer un doigt entre la peau et la bande) peut être mis en place de la racine du membre mordu vers la périphérie. Le membre peut être immobilisé par une attelle et l'application de glace enveloppée dans un linge permet de soulager la douleur.

 

Scorpions 

Les scorpions du sud de la France sont peu dangereux et leur piqûre provoque essentiellement des signes locaux (douleur, érythème, œdème modéré). Il. convient de désinfecter localement et de vérifier que la vaccination antitétanique soit à jour.

 

Araignées  

Une seule espèce est potentiellement dangereuse en France : la veuve noire ou malmignatte, une petite araignée noire à 13 points rouges, localisée principalement en Corse, dans le pourtour méditerranéen et les Alpes du Sud. La morsure, quasiment indolore, peut passer inaperçue. Dans les heures suivantes surviennent des algies musculaires diffuses, des troubles neurovégétatifs (variations de la pression artérielle, hyper sudation) de même qu'une douleur abdominale de type appendiculaire. Ces troubles sont liés aux neurotoxines présentes dans le venin. La conduite à tenir est la désinfection locale et l'hospitalisation pour débuter le traitement.
Pour toutes les autres espèces d'araignées, une bonne désinfection suffit à éviter toute complication.

 

Scolopendres

La scolopendre est la seule espèce de mille-pattes français responsable a'envenimation. De longueur supérieure à 10 cm, il est présent dans le sud du pays. Sa morsure provoque une importante douleur locale. Le traitement consiste à désinfecter localement, et parfois la prise d'antalgiques de type Paracétamol est nécessaire.

 

Chenilles processionnaires

Ces chenilles qui se déplacent en groupe, l'une à la suite de l'autre, sont couvertes d'une multitude de poils reliés chacun à une glande à venin. Le contact provoque une irritation prurigineuse de la peau, voire peut-être à l'origine de lésions nécrotiques et d'œdème au niveau des muqueuses ou de l'œil. Un nettoyage immédiat à l'eau doit être effectué d'emblée et la consultation médicale s'impose en cas de contact buccal.

 

Piqûre d'oursin

Le contact avec un oursin provoque une effraction douloureuse de la peau. Les complications sont liées à la surinfection et à l'inclusion de fragments d'épines. En pratique, il convient d'extraire rapidement les épines et d'effectuer systématiquement une désinfection locale. La consultation médicale s'impose en cas de persistance de débris d'épines ou de surinfection.

 

Piqûre de vive

La vive est un poisson très commun de 10 à 15 cm de long, qui vit enfoui dans les baies sableuses et dont seule la tête munie de glandes à venin dépasse du sol. La piqûre déclenche d'emblée une douleur atroce qui diffuse à la racine du membre et peut s'accompagner de lipothymie, vertige ou agitation. La zone de la piqûre et plus pâle et devient œdémateuse puis inflammatoire, voire évolue vers l'ischémie avec plaque de nécrose circonscrite. Le venin étant thermolabile à 50°C, il convient d'effectuer un bain prolongé en eau chaude (ou d'approcher une source de chaleur de la zone piquée), de désinfecter localement et de rassurer la victime.
La plupart des morsures et piqûres d'animaux survenant en France et évoquées de façon non exhaustive dans cet article restent bénignes. Toutefois, certaines situations nécessitent de connaître les gestes de secours élémentaires à effectuer avant l'arrivée des secours.

 

Source : SAMU-SMUR-URGENCES - Dr Josiane MANGOLD Assistant-Généraliste

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