0-18 mois
Les conseils du pédiatre |
La viande et le poisson pas trop tôt! |
L'introduction de la viande et du poisson dans l'alimentation
de bébé n'est plus aussi précoce et les quantités plus aussi importantes
qu'il y a vingt ans. Les récentes études sur la nutrition ont montré que les
excès de protéines (qui constituent 20 % environ du poids de la viande et du
poisson) étaient les principaux responsables des gains de poids excessifs de
l'enfant, voire des obésités futures.
De plus, les protéines peuvent provoquer des réactions
allergiques.
Pas avant 5 ou 6 mois
Par ailleurs, il n'est pas logique d'initier à ces aliments
un petit enfant dont la motricité bucco-linguale n'est pas prête à les
"traiter" et à les déglutir, et qui n'a pas la maturité digestive
pour cela. En effet, pour éliminer leurs déchets azotés, les viandes et les
poissons demandent un travail supplémentaire aux reins de bébé, que ceux-ci
ont du mal à assurer avant 5 ou 6 mois.
Au moment de la diversification, lorsqu'ils commencent à
remplacer une toute petite partie de son lait, ces nouveaux aliments participent
plus, en fait, à l'éveil du goût de bébé et à la découverte de nouvelles
textures qu'à son équilibre nutritionnel proprement dit. Ce n'est qu'après 12
mois révolus qu'ils jouent un rôle plus "consistant" de ce point de
vue.
Voilà pourquoi, on recommande de procéder avec prudence et
modération lorsqu'on introduit ces aliments au menu du tout-petit : 10 g à 5-6
mois (1 ou 2 cuil. à café), 15 à 20g à 7-8 mois (2 ou 3 cc), 20 à 25 g à
9-12 mois (4ou 5cc), puis 25 à 30 g (5 ou 6 cc). Pas plus d'une fois par jour.
Protéines, fer et vitamines
Eléments bâtisseurs du corps, les protéines animales ne se
trouvent pas seulement dans la viande (qui plus est rouge) contrairement à une
idée reçue. Ainsi, un oeuf en apporte la même quantité que 50 g de poisson
ou de viande. Toutes ces catégories d'aliments fournissent aussi le seul fer
que l'organisme peut utiliser au mieux, et dont les enfants de cet âge manquent
presque tous au risque d'être anémiés : ainsi, les viandes en contiennent
plus (de 1 à 5 mg pour 100 g) que les poissons (1 ,2 mg pour 100 g) et le jaune
d'oeuf (0,2mg pour 100g).
Autres apports de la viande : du potassium (empêche la fuite
de l'eau hors des cellules), des vitamines B (nécessaires aux réactions
chimiques et, pour certaines, à la bonne utilisation du fer) et de la vitamine
PP (pour le fonctionnement cellulaire).
Les poissons, eux, sont riches en phosphore (un constituant
de l'os, avec le calcium, ainsi que le magnésium), en iode (bon fonctionnement
de la glande thyroïde), en potassium, en vitamines B1, B2, B6 et en acides gras
essentiels (acteurs du développement du cerveau et de la rétine).
Toutefois, si votre bébé continue, jusqu'à 1 an, à
consommer beaucoup de produits laitiers, à base de lait 2e âge, puis de
croissance, il a moins besoin de viande et de poisson qu'un autre. S'il
n'apprécie guère leur texture et leur goût, vous repousserez encore (sans
risque!) les tentatives.
Blancs et filets pour commencer
De 5 à 8 mois, donnez-lui du blanc de poulet ou de
dindonneau, aussi riches en nutrition que la viande rouge, et moins gras.
Puis, tentez le steak hache (100 % muscle, à 5 % de M.G.,
frais ou surgelé), le maigre de jambon de Paris, l'escalope de veau, l'agneau…
Le tout grillé ou cuit à la vapeur.
Alterner avec du poisson maigre en filet (cabillaud, limande,
merlan, aiglefin, colin, sole, lieu…), frais ou surgelé, poché au
court-bouillon, cuit à la vapeur ou au micro-ondes, ou encore bouilli.
Soigneusement mixés de 5 à 7-8 mois, ces aliments sont
ensuite écrasés, puis hachés vers 9 mois.
FLORENCE ARNOLD-RICHEZ AVEC LE DR ERIC BOUDOT DE LA MOTTE
Source : PARENTS n° 392 - Octobre 2001 |