Retour Rhume des foins

et autres allergies

Il existe trois familles de pollens qui déclenchent le " rhume ou fièvre des foins " : le pollen des arbres de mars à mai, le pollen de graminées de mai à juillet et le pollen d'herbes (ambroisie) en août et septembre. Ces pollens très légers sont véhiculés par le vent et ne peuvent être évités.
L'allergie la plus fréquente est provoquée par les graminées, c'est-à-dire les herbes se terminant par un épi. Le rhume des foins se caractérise par des éternuements, un écoulement nasal, des démangeaisons au niveau du nez et des yeux (conjonctivite), une obstruction nasale, de la toux, des maux de tête ou encore la sensation d'avoir les oreilles bouchées. Dans certains cas, le pollen peut, chez certains personnes, également provoquer des crises d'asthme.

La pollinisation
Les périodes de pollinisation varient suivant les années (printemps précoce ou tardif), les régions (plus précoce au sud qu'au nord, en plaine qu'en montagne). Il existe sur tout le territoire français des capteurs de pollen qui recueillent les pollens présents dans l'air pour les identifier et les compter.

Les résultats sont communiqués aux médecins qui les utilisent dans leurs diagnostics d'allergie. On rencontre un autre type de pathologie, à savoir les allergies croisées.
Les plus fréquentes associent les pollens de bouleau ou de noisetier à la pomme, la pêche, la poire, la cerise, l'abricot, la carotte, les amandes et noisettes. Le pollen d'ambroisie se croise avec le céleri et le melon et celui du latex (ou hévéa) avec la banane, l'avocat, la châtaigne, le kiwi et d'autres fruits exotiques.
Enfin, certaines plantes comme les ficus (surtout variété benjamina) provoquent des allergies aéroportées. Dans ce cas, le pollen n'est plus en jeu, mais le simple contact ou présence dans une pièce de la plante déclenchera une poussée d'urticaire, une rhinite…



Articles réalisés avec le concours du Pr Leynadier, allergologue et chef de service à l'hôpital Tenon (Paris)


La désensibilisation est un traitement qui consiste à habituer l'organisme à tolérer l'allergène en cause. Elle se fait par injections régulières dont on augmente progressivement le dosage.

Quand l'organisme

se défend

L'allergie est une réaction exagérée de l'organisme face à des substances, comme les pollens, présentes dans notre environnement. Le système immunitaire les considère comme des ennemis et déclenche les symptômes de l'allergie.

Les deux étapes de la réaction allergique au contact d'un pollen de bouleau

Les parties du corps en contact avec l'allergène sont la peau, les yeux, les muqueuses qui tapissent le tube digestif et les voies respiratoires. D'ailleurs, l'allergie aux pollens se caractérise très souvent par une rhinite et une conjonctivite. L'allergie se met en place en deux temps.

 

Sensibilisation: premier contact avec l'allergène. Des anticorps spécifiques sont fabriqués par les lymphocytes (globules blancs).

 

Contact ultérieur et réaction: l'allergène est reconnu par contact. Les mastocytes (globules blancs) produisent alors de l'histamine. Cette substance est responsable des symptômes allergiques: éruptions cutanées, démangeaisons, écoulement nasal...

Des traitements médicaux permettent de traiter l'allergie et d'en réduire les symptômes. Mais cela ne suffit pas : quelques précautions s'imposent.

Si vous possédez un jardin, évitez de tondre, de ramasser le gazon ou même d'être présent durant la tonte. Lorsque vous vous promenez à la campagne, proscrivez les champs, les terrains non entretenus et les forêts. Évitez le contact avec le foin et la paille. Il faut savoir aussi qu'un temps ensoleillé favorise la pollinisation. Dans la maison, ne restez pas dans les courants d'air car ils transportent le pollen. De même, lorsqu'il fait chaud, évitez d'ouvrir les fenêtres. Côté décoration, il faudra vous passer de bouquets de fleurs fraîches mais aussi séchées.

En ce qui concerne vos vacances d'été, choisissez la période et le lieu de séjour en fonction de la végétation locale et des époques de pollinisation. Globalement, les arbres terminent leur pollinisation en juillet. Ensuite, ce sont les graminées et les herbacées qui sévissent. Retenez aussi que la pollinisation est plus tardive en montagne qu'en plaine. La façade atlantique, et d'une façon générale les villes de bord de mer, conviennent bien aux personnes souffrant d'allergie aux pollens.

Évitez d'aller à la piscine car le chlore peut augmenter les symptômes de rhinite et de conjonctivite. Si vous portez des lentilles de contact, remplacez-les par des lunettes durant les périodes d'allergie, surtout si vous souffrez de conjonctivite. En voiture, roulez les fenêtres fermées et si vous voyagez en train, éloignez-vous des sources d'aération.

Détecter les vrais

allergènes

Si les pollens sont souvent évoqués, il existe d'autres allergènes susceptibles de déclencher les mêmes symptômes.

Faut-il éviter les promenades en forêt lorsqu'on est allergique ?
Oui et non, tout dépend de la présence de pollen allergisant. On rencontre aussi des chenilles processionnaires, dont les poils urticants en suspension dans l'air peuvent provoquer des démangeaisons, que l'on soit ou non allergique.

Peut-on être allergique aux mousses et lichens ?
Oui. Il existe une variété de mousse appelée frullania, qui provoque de l'eczéma. Elle se rencontre principalement en forêt.

Le bois et les feuilles humides peuvent-ils déclencher une crise d'asthme ?
Oui. Mais, dans ce cas ce n'est pas le pollen qui est en cause mais la moisissure, appelée alternaria. Les spores de moisissures sont très nombreuses dans l'air et très allergisantes. La désensibilisation, chez un allergologue, fonctionne plutôt bien.

Les maisons de campagne sont-elles des nids à poussière ?
Oui. Les personnes souffrant d'allergie aux acariens, aux moisissures ou au pollen sont gâtées ! Avant de rouvrir une maison restée inhabitée l'hiver par exemple, pensez à tout nettoyer dans les moindres recoins.

Est-on allergique pour toute la vie ?
Malheureusement, oui. En dehors de quelques allergies qui disparaissent avec l'âge ou pour lesquelles on peut se désensibiliser, la plupart sont définitives. En revanche, l'allergie évolue dans le temps. Plus on est en contact avec son allergène, plus les manifestations augmentent, surtout dans le cas de l'allergie aux acariens.

 

 

Source : le journal Carrefour - mai 2001 - n° 74

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